Site Personnel de Rachid RAHA
Là, j'ai trouvé cette photo de notre grand héros Mohamed Abdelkrim El Khattabi avec le roi egyptien Farouk et le fameux révolutionnaire argentin Che Guevara. Il parait plutôt que c'est un montage vu que Che est debout au lieu d'être assis comme les autres. La photo originelle entre Abdelkrim et le Che est encore caché dans les archives secrets égyptiens!!!
De toute manière, je vous expose ci-dessous mon article publié le 1 décembre 2016 sur:
La disparition de «el lider maximo » Fidel Castro, qui accapare en ce moment les unes de l’actualité mondiale, m’ a poussé à poser cette question suivante : y a-t-il des relations entre la révolution nationaliste de Mohamed Abdelkrim El Khattabi et la révolution cubaine ? Posons la question sous un autre angle : pourquoi Che Guevara a absolument tenu rendre visite à Mohamed Abdelkrim El Khattabi lors de sa visite au Caire ? Il parait qu’il y ait eu même une photo immortalisant la rencontre de ces deux plus grands révolutionnaires de tiers monde, Abdelkrim et Che, et que Jamal Abdenasser aurait confisqué pour qu’elle ne voit jamais le jour !
On parle beaucoup de l’influence de la révolution populaire des rifains des années vingt sur les révolutions asiatiques de Vietnam et de la Chine, et rien sur les autres révolutions comme la cubaine en Amérique latine, ou encore plus prés du Rif, de la révolution algérienne. Effectivement, Mohamed Abdelkrim El Khattabi avait inspiré directement Ho Chi Minh et Mao Tsé Tong à cause de sa stratégie de la guerre de guérillas, pour avoir tenu à l’échec durant cinq ans deux grandes puissances coloniales, de 1921 à 1926, à savoir la France et l’Espagne.
Alors, comment se fait-il qu’Abdelkrim aurait dû influencer la guérilla cubaine contre la dictature du Général Fulgencio Bautista en 1959, alors que Fidel Castro est né précisément en 1926, l’année de la reddition d’Abdelkrim aux militaires français? La réponse, je l’ai eu en lisant une biographie de Fidel Castro, lorsque j’étais étudiant à Bordeaux dans les années quatre vingt, écrite par un agent de la CIA, en l’occurrence Tad Szulc (Référence : Castro : trente ans de pouvoir absolu, Payot, 1987). Ce dernier raconte que les révolutionnaires cubains ont été entrainés à la guerre de guérilla au Mexique par un certain Coronel nommé Alberto Bayo. Celui-ci, étant officier de l’armée de l’air d’Espagne, avait le mérite de participer directement à la Guerre du Rif contre les guerrilleros rifains. Du fait d’être républicain, il a participé ensuite à la Guerre Civile d’Espagne de 1936-1939. Durant cette guerre fratricide, il a essayé de conseiller en vain les révolutionnaires espagnoles à entamer la stratégie de la guerre des guérillas contre l’armée nationaliste putschiste de Francisco Franco. Etant un expert de la guérilla dans les Iles Baléares, il se réfugie en Mexique après la fin de la Guerre d’Espagne. Et là, il sera sollicité pour son expérience, et l’expérience de la Guerre des tribus rifaines qu’il combattait, par Fidel Castro et son compagnon argentin Ernesto Che Guevara, afin de les entraîner à la dite tactique. Ce qui a déclenché le débarquement de Granma et la guerre d’usure jusqu’à le succès de la révolution cubaine…C’est pour cela que Che avait une énorme admiration envers Abdelkrim !
Et maintenant, quelle histoire lie Abdelkrim aux révolutionnaires algériens ? Celle-là est un peu plus connue du fait qu’Abdelkrim, durant son exil en Egypte, avait formé des révolutionnaires de toute l’Afrique du Nord dont ceux qui venait de l’Algérie sous occupation française. Mais ce que ignore tout le monde est le fait que le premier à penser à solliciter l’expérience d’Abdelkrim dans la lutte anti-coloniale en 1947 c’est un jeune kabyle à l’époque nommé Hocine Ait Ahmed, qui nous a quitté le 23 décembre dernier.
J’ai eu le privilège de connaître ce grand homme politique, qui étais à un certain moment l’un de mes idoles politiques, lors de la Conférence Euro-méditerranéenne de Barcelone en 1995 lorsque j’ai organisé un atelier sur la culture amazighe au sein du forum alternatif de la société civile. Et je lui avais posé la question s’il connaissait un cousin à ma mère, Mohand Khader El Hamouti, qui avait soutenu énormément la révolution algérienne en offrant la logistique aux combattants algériens dont Boudiaf et l’actuel président Bouteflika et en s’occupant de l’acheminement des armes de côté de front de l’ouest, à travers ses bateaux acheminés dans la ville de Melilla. Je me rappelle parfaitement que lorsque j’étais étudiant à Bordeaux, j’ai dû visionner un livre intitulé « les archives secrets de la révolution algérienne » dans la bibliothèque universitaire où cet amazigh montagnard de la Kabylie optait pour la lutte armée contre le colonialisme français en Algérie, comme le préconisait incessamment Abdelkrim. Dans sa biographie, « Mémoires d’un combattant, éditions Sylvie Messinger, 1983 », Hocine Aït Ahmed l’affirmait parfaitement en ces termes : « L’initiative d’un combat maghrébin de libération échappe à l’Algérie. Dès lors, et puisqu’elle devra suivre le mouvement si mouvement il y a, comment pourra-t-elle s’y intégrer dans les moins mauvaises conditions possibles? Fondamentalement, la réponse est sur le terrain. Mais, partiellement, elle se trouve au Caire. J’ai hâte de connaître les projets des leaders nationalistes maghrébins qui sont là-bas, et en particulier ceux d’Abd el-Krim».
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